mercredi 31 janvier 2018

"The rise and fall of D.O.D.O." (Neal Stephenson/Nicole Galland)


Melisande Stokes, experte en langages anciens, est contactée par Tristan Lyons, un agent du gouvernement en mission secrète, qui l'embauche pour traduire des documents historiques relatifs au fonctionnement de la magie. Ayant découvert la raison pour laquelle cette dernière a disparu au milieu du 19ème siècle, les deux acolytes s'adjoignent les services de Frank Oda, un physicien à la retraite, et le chargent de créer une sorte de boîte de Schrödinger à l'intérieur de laquelle il serait possible de lancer des sorts. Ils se demandant où trouver une sorcière lorsqu'une étrange vieille femme nommée Erszebet Karpathy contacte Melisande sur Facebook en affirmant qu'elles se sont rencontrées à Londres en 1851, et que Melisande lui a demandé de prolonger son existence afin de pouvoir les aider à faire revenir la magie au 21ème siècle...

Malgré la popularité de Neal Stephenson auprès des lecteurs de SFFF, je n'avais encore jamais lu aucun de ses romans, toujours très longs et réputés pleins de technoblabla. Mais je suis incapable de résister à une histoire de voyage dans le temps, surtout avec une couverture aussi intrigante. Il m'aura fallu près de deux semaines pour venir à bout de "The rise and fall of D.O.D.O.", et je le referme très partagée. J'ai beaucoup aimé les 200 premières pages, qui racontent la mise en place du D.O.DO. et les premières expéditions temporelles des deux héros. Mais ensuite, les voyages dans le temps deviennent extrêmement répétitifs; le D.O.DO. se mue en organisme gouvernemental tentaculaire; la narration s'éclate et, quittant le point de vue de Melisande, progresse par accumulation de documents écrits - lettres, mails et mémos - visant à ridiculiser le côté procédurier des administrations. Certes, c'est très bien foutu et assez drôle au début, mais on a l'impression que les deux auteurs, éblouis par leur propre brillance, font durer leur plaisir au-delà du raisonnable. L'histoire s'embourbe dans des longueurs ennuyeuses, et l'événement entrevu dans les toutes premières pages, celui qui a servi à exciter la curiosité du lecteur, semble ne jamais devoir se produire. Puis, dans le dernier cinquième du roman, l'action s'accélère brusquement. On se réjouit qu'il se passe enfin quelque chose, mais tout va si vite qu'on peine un peu à suivre le mouvement. L'attaque du Walmart par une horde de Vikings, racontée à la façon d'une saga épique, cristallise assez bien mon sentiment sur l'ensemble du livre: une idée excellente, mais une réalisation qui se regarde beaucoup trop le nombril et finit par en devenir chiante.

2 commentaires:

  1. Bon, c'est bien, j'ai toujours eu cetet impression de Stephenson - "une idée excellente, mais une réalisation qui se regarde beaucoup trop le nombril et finit par en devenir chiante.". Ça tire _toujours_ en longueur - et ça va jamais où je veux que ça aille, malgré une idée de base qui fait baver d'envie. C'est d'ailleurs le problème : l'idée de base fait toujours baver d'envie, du coup à chaque fois je me dis "ptêt celui-là il est mieux ??" et... ça marche jamais :P
    Bref, merci, je vais résister à la tentation de celui-là :P

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