mardi 1 août 2017

"Less" (Andrew Sean Greer)


Arthur Less voit approcher son cinquantième anniversaire avec une certaine anxiété. Son éditeur a refusé son troisième roman, et l'homme avec qui il vient de passer 9 ans épouse bientôt quelqu'un d'autre. En quête d'un prétexte pour ne pas assister au mariage, Less décide d'accepter toutes les invitations qu'on lui a envoyées. Il ira à New York pour interviewer un auteur bien plus connu que lui, au Mexique pour faire une conférence, en Italie pour assister à la remise d'un prix qu'il ne remportera probablement pas, en Allemagne pour donner un cours universitaire, au Maroc pour participer à un voyage organisé en l'honneur des 50 ans d'une inconnue, en Inde pour faire une retraite et tenter de rattraper son manuscrit, et enfin au Japon pour écrire un article sur le kaizeki...

Après "Les vies parallèles de Greta Wells" (que j'ai adoré) et "L'histoire d'un mariage" (qui m'a laissée plutôt froide), "Less" est le troisième roman d'Andrew Sean Greer que je lis, et j'avoue avoir été époustouflée par la capacité de cet auteur à traiter des thèmes aussi différents dans un style nouveau à chaque fois. Ici, sa prose est un véritable enchantement, fluide et désinvolte, vivace et éloquente, subtile et ironique.

J'aurais aimé "Less" même si le sujet m'avait moins touchée - mais il se trouve qu'en plus de l'écriture brillante, le thème avait tout pour me plaire. Less est un héros inattendu, qui pourrait verser dans le pathétique voire le ridicule s'il n'était si humain donc si touchant. Au fil de ses mésaventures cocasses, de ses découvertes culturelles et de ses rencontres improbables, il fait la paix avec son passé, apprend à profiter du présent et à porter sur l'avenir un regard plus serein. A la fois comédie fine, ode au voyage et incitation à la pleine conscience, ce roman est pour moi un très gros coup de coeur.

"- Strange to be almost fifty, no? I feel like I just understood how to be young.
- Yes! It's like the last day in a foreign country. You finally figure out where to get coffee, and drinks, and a good steak. And then you have to leave. And you won't ever be back."

"It is, after all, almost a miracle they are here. Not because they've survived the booze, the hashish, the migraines. Not that at all. It's that they've survived everything in life, humiliations and disappointments and heartaches and missed opportunities, bad dads and bad jobs and bad sex and bad drugs, all the trips and mistakes and face-plants of life, to have made it to fifty and to have made it here: to this frosted-cake landscape, these mountains of gold, the little table they can now see sitting on the dune, set with olives and pita and glasses and wine chilling on ice, with the sun waiting more patiently than any camel for their arrival. So, yes. As with almost every sunset, but with this one on particular: shut the fuck up."

EDIT 8/2/19: Désormais disponible en français sous le titre "Les tribulations d'Arthur Mineur", dans une traduction de Jacqueline Chambon.

1 commentaire:

  1. J'ai entendu parler de cet auteur mais ne l'ai pas encore lu. Je note ce titre tentant.

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