mardi 18 décembre 2012

"La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment précis"




Il y a des livres qu'on découvre au mauvais moment, à une période où on n'est pas capable d'apprécier leurs qualités pourtant réelles. A regret, on les classe dans la catégorie des rendez-vous manqués. Et puis il y a ces moments de grâce où un livre tombe à pic dans une vie, où il est pile ce qu'il fallait pour nous changer les idées, répondre à nos interrogations ou nous apporter le réconfort dont nous avions tant besoin. C'est ce type de rencontre miraculeuse que je viens de faire avec le dernier roman de Francis Dannemark.

Max est psychologue. Veuf avec deux grands enfants, il habite seul une belle maison bruxelloise dont il n'a plus les moyens d'assurer l'entretien, et qui tombe doucement en ruines autour de lui. Pourtant, il ne peut se résoudre à quitter ce lieu doté d'une âme. Tous les mercredi soir, Max accueille une bande de cinéphiles âgés de 38 à 74 ans qui viennent visionner des chef-d'oeuvre du 7ème art, mais aussi et surtout se réchauffer au feu de leur amitié mutuelle. Et tandis que l'hiver cède la place au printemps, puis à l'été, les problèmes de chacun vont trouver leur réponse grâce à la bienveillance du reste du groupe... 

Au sujet de "La vérité sur l'affaire Harry Quebert", j'écrivais récemment: "Scénario virtuose, mais ne suscite aucune émotion chez le lecteur". De "La véritable vie amoureuse de mes amies en ce moment précis", je dirais exactement le contraire: il n'y a pas d'histoire à proprement parler, juste une sorte de chronique du temps qui passe, mais de la chaleur humaine, ça par contre, il y en a à revendre. Avec un style sans fioritures, des chapitres courts aux titres plutôt cocasses et beaucoup de tendresse pour ses personnages, Francis Dannemark* évoque le changement des saisons, la magie du cinéma et l'amitié qui n'est jamais qu'une forme particulière de l'amour. Il livre un roman  sans prétention, mais plein de charme et de sagesse tranquille, qui m'a réchauffé le coeur en une période difficile. Qu'il en soit infiniment remercié. 

*qui, comme son nom ne l'indique pas, est un écrivain belge de la même façon que François Hollande est un président français (tout est dans le doublement discret de la consonne) 

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